Astrophotographie et conditions météos

Les conditions météorologiques sont cruciales pour les astrophotographes. En astrophotographie à grand champ, vous ne verrez pas les étoiles si le ciel est nuageux, en astrophotographie planétaire, la turbulence atmosphérique limitera le nombre de grossissements que vous pourrez atteindre avec votre télescope et, en astrophotographie du ciel profond, une faible transparence vous empêchera d’obtenir tous les détails des nébuleuses.

Je ne veux pas que vous soyez confronté à ces situations frustrantes sans les connaissances appropriées. J’ai donc créé ce guide pour vous aider à devenir un expert dans l’évaluation de la météo au cours des prochaines nuits, afin que vous puissiez prendre de superbes photos astronomiques sans vous tracasser.

Couverture nuageuse

La chose la plus facile à vérifier lors de la préparation d’une séance d’astrophotographie est la couverture nuageuse, assurez-vous qu’elle n’est pas excessive pendant la nuit et, bien sûr, qu’il n’y a pas de précipitations.

Température

Autre donnée très simple à connaître, mais importante, il ne faut pas sous-estimer cette donnée météorologique, notamment pour pouvoir choisir correctement son manteau.

Humidité

Si l’humidité est élevée, cela peut être dû au brouillard ou à la pluie qui s’est produite ces derniers jours, faites attention, le sol peut être inondé.

Point de rosée

Si l’humidité est élevée et que la température est basse, la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère se condense.

Cela peut se condenser sur l’optique de votre appareil photo ou sur la lentille du tube optique de votre télescope.

Vitesse du vent

Les rafales de vent à basse altitude peuvent vous empêcher d’obtenir une astrophotographie claire et vous aurez probablement plus froid.

Mais n’oubliez pas les vents dans la haute atmosphère, les turbulences atmosphériques affecteront directement l’observation et vos astrophotographies.

Qu’est-ce que la turbulence atmosphérique ?

La turbulence atmosphérique est le résultat du mouvement des masses d’air dans l’atmosphère en raison de nombreuses variables que je ne vais pas mentionner ici car vous n’avez pas besoin de les connaître.

Mais il faut savoir que ce mouvement provoque une déformation des rayons lumineux des objets célestes qui le traversent et parviennent ensuite à nos télescopes.

Il vous est probablement arrivé d’observer les étoiles à l’œil nu et de constater qu’elles semblaient scintiller. Ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas de problèmes de vue et ce n’est pas non plus une illusion, c’est l’effet produit par les turbulences atmosphériques.

Un autre effet que vous pouvez observer avec votre télescope est ce mouvement turbulent de la Lune qui ressemble à celui produit par une surface chaude.

Les astronomes et astrophotographes connaissent bien ce phénomène et le gardent à l’esprit avant de réaliser leur observation ou leur séance d’astrophotographie, pour laquelle ils consultent une donnée météorologique peu connue du reste de la communauté appelée seeing.

Vision

La vision est une mesure qui indique la résolution angulaire maximale possible qui peut être utilisée pour observer correctement les corps célestes. Elle est rapportée pour tout lieu et toute heure du jour, bien que nous soyons généralement plus intéressés par sa valeur la nuit.

Les échelles sont utilisées pour indiquer si la vue de nuit sera bonne ou mauvaise, c’est-à-dire si la turbulence atmosphérique sera faible ou forte.

Ici, vous pouvez voir Jupiter dans différentes conditions d’observation.

Dans d’excellentes conditions de vision, vous serez en mesure de voir tous les détails.

Dans de bonnes conditions, certains détails seront perdus mais il sera toujours possible de différencier les zones de Jupiter et, avec le bon choix d’images, il est possible de réaliser une bonne astrophotographie planétaire.

Dans de mauvaises conditions, plus de détails sont perdus et vous devrez enregistrer plus longtemps pour obtenir une image plus claire.

Dans de mauvaises conditions de vision, la turbulence atmosphérique est si élevée que vous ne pourrez guère distinguer une planète d’une étoile mal focalisée.

Échelle d’Antoniadi

La visibilité sera excellente pour l’observation cette nuit-là, si la valeur est de 1 pour l’échelle d’Antoniadi, et sera mauvaise si la valeur est de 5.

Échelle inverse

Pour l’échelle inverse, les conditions de vision seront excellentes si la valeur est de 5 et très mauvaises pour une valeur de 1.

Échelle de Pickering

Sur l’échelle des niveaux, les conditions seront excellentes pour une valeur de 1 et très mauvaises pour une valeur de 10.

Pour savoir ce que l’on verra ce soir, il suffit de consulter les sites web ou les applications mobiles qui fournissent ces données.

Il y a beaucoup de ces sites, si vous n’en connaissez aucun, je peux vous recommander meteoblue. Pour connaître le seeing, allez dans la section Outdoor & Sports, puis cliquez sur l’onglet Astronomical Seeing et un tableau apparaîtra avec les valeurs de seeing pour les prochaines nuits, ainsi que de nombreuses autres données météorologiques.

Ce site Web utilise l’échelle inverse, une valeur de 5 correspondant à une excellente vision, tandis que 1 correspond à une vision médiocre.

Vérifiez que le site tient compte de votre localisation, sinon vous regarderez la météo depuis un autre endroit du monde.

Transparence

La transparence est une mesure de la quantité de lumière provenant des objets célestes qui peut traverser l’atmosphère. Lorsque l’humidité est élevée et que l’atmosphère contient une grande quantité de particules en suspension, la transparence est faible.

En hiver ou lors des nuits très froides, lorsque de la glace se forme dans les couches supérieures de l’atmosphère, on peut observer des phénomènes tels que les halos solaires et les halos lunaires.

Pour photographier des objets du ciel profond tels que les nébuleuses et les galaxies, une bonne transparence est nécessaire, pour les amas ouverts et les nébuleuses planétaires, une transparence normale peut être suffisante et enfin, les amas globulaires et les planètes sont les objets les moins affectés par une faible transparence.

Liste des étapes

Voici une liste de contrôle générale avec plusieurs considérations qui vous aideront à ne manquer aucun détail et, à la fin, quelques conseils essentiels pour les débutants.

1º Assurez-vous que la couverture nuageuse n’est pas élevée la nuit où vous prévoyez d’observer le ciel.

2º Emportez un manteau approprié pour profiter de la séance photographique, dans les zones éloignées des villes la température est généralement un peu plus basse et l’humidité plus élevée.

Faites attention ! Dans ces conditions, l’humidité peut se condenser sur l’objectif de votre appareil photo ou sur votre télescope, ou un brouillard peut se former et gâcher complètement la photo.

Le point de rosée est la donnée à surveiller.

3º S’il y a eu des pluies récentes dans la zone que vous avez choisie, vous aurez une excellente transparence, mais n’oubliez pas que le sol pourrait être inondé. Il peut être judicieux de choisir un autre endroit ou d’attendre quelques jours.

4º Les rafales de vent sont un problème, placez un poids sur le crochet de votre trépied pour gagner en stabilité et retirez la sangle ou le harnais du boîtier de l’appareil photo. Si vous comptez composer la photo avec des arbres ou le reflet d’un lac, n’oubliez pas qu’ils bougent avec le vent.

5º Connaissez-vous la région ? Le terrain peut être très accidenté et la mise à niveau du trépied sera difficile, vous pouvez aussi trébucher sur un obstacle, allez sur place à la tombée de la nuit pour évaluer la zone à la lumière du jour, avec une torche vous ne verrez rien.

6º Si les étoiles semblent scintiller dans le ciel, la turbulence atmosphérique est très élevée. Vous n’obtiendrez pas de bons résultats en photographie ou en observation planétaire.

3 conseils supplémentaires pour les débutants

1º Ne placez jamais votre équipement sur la chaussée des autoroutes, des routes ou des rues, ce sont des surfaces plates et fermes, mais même si vous ne voyez pas de véhicules à proximité, ils peuvent apparaître à tout moment, restez à l’écart des routes. Ils sont dangereux.

2º Ces zones reculées ont tendance à avoir un mauvais signal dans certains pays et il se peut que vous n’ayez pas d’internet. Que faire au milieu de nulle part sans GPS ? Avant de partir, planifiez votre itinéraire avec google maps et téléchargez la carte de la région pour savoir comment rentrer chez vous.

3º Où sont les toilettes ? Bon, vous savez déjà ce que vous devez apporter en cas d’urgence, sinon cherchez une station-service ou un poste d’essence qui se trouve près de la zone que vous avez choisie, vous y trouverez du carburant, de la nourriture et des toilettes. Espérons qu’ils auront aussi le Wifi.